Retour au Maire d'arrondissement sur le 14 juillet

Monsieur le Maire,

notre association de locataires vous apporte, par la présente, ses constats sur la période récente dans le quartier de la ZAC Évangile. Par échange de courrier ainsi que par une plus ancienne pétition, nous vous avions alerté sur des ressentis pénibles et des comportements délétères conduisant à un certain malaise.

Nous vous remercions des dispositions prises par votre adjointe, Mme El Khomri, et par le Commissaire de Police de l'arrondissement, M.Bouard. Suite à notre mél du 11 juillet, les patrouilles se sont multipliées et ont été perçues comme bénéfiques. Sans doute conséquence de ce fait et symptôme assuré de ce malaise, les tirs de mortiers ont diminués. Au nom de l'association comme des riverains plus généralement, nous vous sommes reconnaissants de la prise en compte de ces problèmes.

Plusieurs faits objectifs atténuent toutefois ce constat. Le sentiment d'insécurité participant largement de l'insécurité proprement dite, nous présentons à votre expertise une collection de faits notables :

Éclairage public

Depuis le 13 juillet jusqu'à ce jour, l'éclairage public est coupé dans les rues Raymond-Queneau et Tristan-Tzara. Ce fait a été constaté de longue date : le disjoncteur de secteur est accessible et souvent désactivé. Le quartier a été ainsi plongé dans le noir à au moins quatre reprises depuis huit mois (23 décembre, 12 février, 10 avril, 13 juillet).

Le quartier en pétard

Malgré l'intervention des pouvoirs publics auprès des revendeurs, les tirs de pétards se poursuivent. Les mortiers continuent d'effrayer les passants de tous âges. Des habitants ont, les années passées, soufferts de traumatismes auditifs irréversibles.

Incendies dans le square

Le square Rachmaninov, en limite de notre résidence, a été incendié à au moins quatre reprises depuis une semaine (7, 9, 10 et 13 juillet selon les remontées de nos adhérents).

Vélib'

A coté des préoccupations de sécurité, le constat pourrait sembler léger. Mais il participe de la crainte d'un quartier se pensant peu à peu hors normes. Le 15 juillet, à 19 heures, les huit stations Vélib du nord de La Chapelle (n° 18011, 18048, 18049, 18102, 18103, 18104, 18108, 18038) étaient condamnées. C'est sans doute la conséquence de mauvais usages. C'est également la source d'un sentiment diffus de non-droit.

Ancien commissariat rue Queneau

Ce patrimoine de l’État est en état de quasi-abandon depuis des années. Ceci n'honore pas les valeurs que l'on peut attendre d'un bien public. Il est régulièrement squatté et ses fenêtres sont ouvertes au rez-de-chaussée sur rue. Bien que facultative, aucune concertation locale, n'a eu lieu sur l'utilisation de ce potentiel bâti. La reprise d'une activité policière, pourtant promise, est maintenant illusoire. Devant la confusion des propos, nous ne pouvons répondre aux interrogations que par un centre d'appel à vocation sociale. Une telle utilisation n'est absolument pas liée au quartier et n'exploite pas l'appel architectural, solennel et rassurant, de ce bâtiment public.

Agressions

Les nombreuses agressions, faisant l'objet de mains-courantes, de dépôts de plainte ou de tentatives de dépôt ne feront pas l'objet d'une énumération dans notre constat. De même, les infractions légères au Code de la Route (deux roues motorisés sur les trottoirs, vitesse excessive, démonstration sportives de quads non immatriculés...) sont vivement ressenties mais peu dicibles.

Vie locale

En comparaison d'autres quartiers, celui de la Porte de la Chapelle n'a fait l'objet d'aucune couverture événementielle. Pourtant, pouvoir célébrer le 14 juillet et les valeurs républicaines aurait fait sens ici.

En nous en tenant aux faits, nous espérons vous donner les sources d'une exaspération. Les habitants du quartier de la ZAC Évangile étaient satisfaits d'un quartier aéré et nouveau, d'une mixité sociale et d'une proximité des équipements. Ils se montrent largement mécontents, voire anxieux, face aux récurrents événements estivaux. Le présent document, diffusé par ailleurs, souhaite vous alerter sur cette situation. Nous réitérons nos remerciements pour avoir veillé à la qualité de vie dans notre îlot. Nous ne souhaitons pas le voir dégradé davantage mais, bien au contraire, le sentir redevenir un lieu normal de vie pour ses habitants.

Espérant que vous ferez droit à nos constats, veuillez accepter, Monsieur le Maire, nos respectueuses salutations.

Pour l'association, son président, J.Pacaud